Sur le papier (ou, plus précisément, sur l'emballage), rien de plus joli qu'un enduit ou qu'une peinture à effet. Mais une fois que l'on se retrouve seul(e) devant son seau d'enduit, ses pigments, sa brosse et sa taloche, les choses sont-elles vraiment si simples ? C'est la question à laquelle nous avons voulu répondre en testant quelques produits issus de la grande distribution. N'ayant pu obtenir l'autorisation de repeindre les murs de la rédaction, nous avons opté pour des panneaux de contreplaqué de 50 x 50 cm et avons commandé auprès de quatre fabricants ou distributeurs des kits complets pour chacun des décors. 

Si le résultat est plus ou moins probant, nous n'en tirons aucune conclusion quant à la qualité des revêtements. Tout d'abord, parce qu'en travaillant sur une petite surface, on a tendance à fignoler, à insister et, du coup, à en faire un peu trop, ce qui ne rend pas toujours honneur au produit. Et puis surtout, pour des raisons de logistique, nous n'avons pas toujours pu respecter le mode d'emploi à la lettre. Et c'est la première conclusion de ce test : pas d'improvisation, mais un respect total des consignes données par le fabricant. Second enseignement : vérifiez que le produit ne nécessite pas d'investir dans toute une palette d'outils et que son application reste dans vos cordes. Mais, ne l'oublions pas, la finalité de cette rubrique, c'est de dédramatiser le passage à l'acte... Et de vous inciter à vous lancer. Alors, c'est à vous maintenant ! 

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1. Effet béton ciré

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Sous-couche. Application à la brosse. Bon pouvoir couvrant. 
Application du revêtement. Première tentative au rouleau nid-d'abeilles, mais avec un résultat très mitigé. Difficile de dire si cela vient du rouleau (neuf) ou de l'enduit, mais on préfère abandonner cet ustensile au profit d'une taloche en PVC. Cela consomme forcément plus de matière première, mais ça permet aussi de travailler l'enduit directement sur le support. L'application est simple et rapide, même s'il faut avoir un minimum l'habitude de manier la taloche.
Application du baume (le lendemain). L'enduit étant plutôt réussi, nous craignons d'abord que le baume ne vienne tout gâcher, mais il n'en est rien (même si, dans un premier temps, la dominante de jaune du baume nous a semblé un peu trop marquée). Le baume a la texture (et le parfum entêtant) d'une cire et s'applique à l'aide d'un petit pinceau. Comme l'enduit est poreux et texturé, il faut insister par endroits (l'idéal est alors de tamponner) pour que le baume pénètre correctement.
Rinçage des outils. Rapide : à l'eau pour la sous-couche et l'enduit aspect béton ciré ; au white-spirit pour le baume coloré.
Notre avis : Un produit parfaitement dans l'air du temps, tant sur le plan de la finition que de la facilité de mise en oeuvre. Notre seule réserve : avec la porosité de l'enduit, il nous a semblé qu'il fallait consommer beaucoup de baume pour obtenir l'effet ciré. 

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2. Style Tadelakt

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Sous-couche. Application à la brosse. Bon pouvoir couvrant. 
Application du revêtement. 1 ère couche.On choisit d'emblée de le travailler à la taloche inox. Résultat : le produit s'applique très simplement. La texture est onctueuse et étonnamment fluide (on verra bien le résultat !). Contrairement à l'enduit effet béton, l'idée n'est pas ici de créer du motif ou de jouer sur l'épaisseur, mais de multiplier les passes pour obtenir une surface lisse et légèrement texturée. 
2e couche (le lendemain). Appliquée de la même manière que la première (à la taloche métallique). Seule différence : lorsque le revêtement commence à sécher, on "ferre" (toujours à la taloche), autrement dit, on lisse la surface en appuyant assez fort pour reproduire l'aspect du tadelakt traditionnel lissé au galet.
Rinçage des outils. À l'eau, mais c'est long et fastidieux. Peut-être est-ce dû à la teinte choisie ?
Notre avis : C'est le produit que nous testions avec le plus d'appréhension, car le tadelakt est un revêtement nécessitant de longs temps d'application et un certain savoir-faire. Mais cette version "allégée" tient ses promesses : facilité d'application et rendu tout à fait satisfaisant. Nous n'avons pas essayé le savon qui permet normalement d'assurer la finition brillante de ce revêtement. 

3. Peinture décorative

Sous-couche. Application à la brosse. Pouvoir couvrant assez moyen.
Application du revêtement.Pour une application en bonne et due forme, le colorant doit être mélangé à la base à colorer. Et pour que le mélange soit bien homogène, il faut disposer d'un mélangeur à peinture... Ce qui n'est pas notre cas. À défaut, nous prenons le risque (non mesuré) de dissocier l'application des deux produits. Pour la base, on opte pour une taloche inox. Le produit est très brillant, mais assez compliqué à étaler du fait de sa texture beaucoup plus proche de la peinture que de l'enduit. Toutefois, l'effet est intéressant.
Application du colorant(le lendemain). Au pinceau... Et avec un succès très contestable ! Bizarrement, le colorant a du mal à accrocher sur la base. Ni une ni deux, nous abandonnons le pinceau au profit d'un chiffon pour tenter un effet "essuyé". Et, de toute évidence, cela ne ressemble pas du tout à la photo figurant sur le seau. De plus, le colorant (plutôt rose vif à l'origine) a tendance à noircir par endroits.
Rinçage des outils. Rapide et à l'eau.
Notre avis : Nous ne l'avons pas testé dans de bonnes conditions. Mais pour un produit de grande distribution, il suppose tout de même de posséder un mélangeur à peinture ou une perceuse avec embout spécifique (ce qui n'est pas le cas de tout le monde). 

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4. Peinture à la chaux

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Sous-couche. Ce produit n'ayant pas de sous-couche spécifique, nous optons pour celle qui nous a semblé la plus couvrante (Boiro).
Application du revêtement. 1 re couche. On commence par un peu de chimie, puisque, sur l'un des deux bidons, on indique qu'il faut mélanger 1 volume de revêtement à 4 volumes de fixateur. Notre unité de mesure : un simple gobelet. Les deux produits se mélangent sans peine : la matière est fluide. L'application se fait à la brosse et en couches croisées comme n'importe quelle peinture à effet. Plus on étale, plus on révèle le support, ce qui permet de jouer avec les densités et avec la matière.
2e couche (le lendemain). Il n'est indiqué nulle part qu'une seconde couche soit nécessaire, mais cela nous semble logique. Nous l'appliquons rigoureusement comme la première, en veillant à lisser la peinture pour un effet le plus régulier possible.
Rinçage des outils.Rapide et à l'eau.
Notre avis : C'est le produit le plus "pro" de notre sélection (comme en témoigne son packaging très sobre), mais il s'applique pourtant sans la moindre difficulté, ce qui justifie d'ailleurs l'extrême concision du mode d'emploi. Le rendu est d'une belle matité et la couleur est bien profonde.